Je m’appelle Karolina et je vais vous raconter
une des histoires les plus incroyables que j’ai vécue.
L’histoire commence un matin, plus précisément
un lundi matin particulièrement ensoleillé. Il faisait très beau comme
d’habitude après une nuit de pluie. Je n’avais rien fait de particulier la
veille, j’étais restée à la maison toute seule à classer certains dossiers que
j’avais ramenés du boulot. Ce lundi, je ne sais la raison peut-être à cause de
la pluie, je ne me suis pas vite réveillée, je n’avais même pas entendu mon
réveil sonné. Il sonnait 6h45min quand je me suis levée. Au départ je n’avais
pas vu la montre, du coup je tâtonnais un peu à l’image de celle qui avait tout
le temps devant elle. Ce n’est que quand je levai la tête vers la montre que
j’avais accroché dans ma salle de bain, que j’émis un grand cri tellement fort
que ma voisine venu aussitôt frappé à ma porte pour savoir si tout allait bien.
Elle trouva bizarre le fait que je n’avais pas jusqu’à cette heure balayer la
cour, car j’étais celle qui était de semaine pour balayer, alors en plus de ce
cri elle eut toutes les raisons de venir s’enquérir de mes nouvelles. Je
m’excusai auprès d’elle en lui expliquant la situation dans laquelle je me
trouvais. Elle comprit et se proposa de balayer à ma place et moi de la
remercier en lui promettant que je me rattraperais.
J’étais dans une cour commune, comme on en
trouve un peu partout au Togo avec la chance qu’on fût que deux à partager la
maison, sans compter les deux locataires commerçants qui tenaient les deux boutiques
au milieu desquelles était situé le portail principal de la maison. Ma voisine
était un peu plus vieille que moi, elle vivait seule tout comme moi. Nous nous
entendions plutôt bien même si nos rares conversations s’arrêtaient aux :
« comment ça va ? Bonne journée » il faut dire que c’était la première
fois qu’elle et moi échangions d’une telle façon.
Quand ma voisine prit congé de moi, je couru
dans la salle de bain. En quinze minutes j’étais déjà un peu prête, vous savez
nous les femmes « se préparer c’est une longue histoire ».
Il était 7h20 min quand je sortis dans la cour,
je n’avais même pas eu le temps de prendre mon petit déjeuner habituel, mon
maquillage il était de travers et là j’ouvre le portail et je me retrouve nez à
nez avec un monsieur.
Oh qu’il était bel homme, l’un des plus
séduisants que j’avais rencontré jusqu’à maintenant .Il était plutôt bien
habillé, ce qui rendait son charme encore plus envoutant. En un instant je me
perdis dans les nuages mais je pu me ressaisir très tôt car j’étais en retard. J’eu
donc pas le temps de l’admirer, j’émis un désolé vite et bien fait, passai à
coté et me dirigeai vers le bord de la voie à la recherche d’un taxi. Ma maison
se trouvant sur la grande rue « le boulevard du 13 janvier » les
taxis allant au grand marché on en trouvait très vite.
Ainsi en quelques secondes j’étais dans le
taxi qui était prêt à partir quand le bel homme que je venais de croiser,
rentra dans la voiture en s’asseyant à mes cotes. A son entrée le chauffeur lui
dit : « Désolé monsieur, la dame à louer la voiture », le bel
homme ne répondit rien, il paraissait pratiquement indifférent par rapport à ce
que le chauffeur venait de lui dire, ce qui m’amena à ne plus le voir comme un
bel homme mais plutôt comme un homme mystérieux. Le chauffeur énervé par son
indifférence s’apprêtait à quitter son volant pour venir le faire sortir, quand
moi sentant les ennuis venir pour me faire mettre plus en retard, je dis au
chauffeur sans trop penser qu’il était avec moi. A ces mots, le mystérieux
homme se tourna vers moi et me gratifia d’un joli sourire, ce qui est fou c’est
qu’en l’espace d’une seconde il m’avait fait oublié la matinée chaotique que je
vivais. Mais je me repris aussitôt parce que c’était un peu embêtant de monter
dans une voiture que j’ai loué et ceci sans rien dire et puis me faire le coup
du beau sourire de l’année.
Durant tout le trajet on ne se parla pas, ce
qui me mit vraiment mal à l’aise. Je devais descendre à la plage devant
l’immeuble de la BOA ou je travaillais. Avant que je ne règle le chauffeur pour
descendre de la voiture, le mystérieux homme était déjà dehors. Il m’attendait
juste à l’entrée de l’immeuble.
J’avoue je commençais à avoir peur et j’étais
sur le point d’alerter les agents de la sécurité qui n’étaient pas loin, quand
le mystérieux homme s’approcha de moi et me fit encore le coup du sourire.
Cette fois- ci il me désarma complètement, j’ai même failli faire tomber la
pile de dossier que j’avais eu de la peine à ranger durant le weekend, et c’est
à ce moment que je l’entendis parler pour la première fois :
-Attention, vos dossiers
-Oh ! Merci, cela m’aurait fait encore du
travail
-Non, c’est à moi de vous remercier, vous avez
payé mon frais de transport
-J’ai été bien obligé, vous travaillez
ici ?
-excusez-moi pour mon comportement un peu maladroit,
oui je travaille ici et je vous vois très souvent
-Maladroit, c’est peu dire (rire), je
ne vous ai jamais vu moi
-Normal, moi je suis à la caisse, mais
aujourd’hui c’est mon jour de congé, je passe juste récupérer un truc chez un collègue
-Désolé, c’est un peu vrai, ce qu’on
dit : « Nous qui sommes en haut, nous ignorons un peu ceux qui
sont en bas »
-C’est un peu vrai
-Il est 7h40, vous n’êtes pas en retard ?
- Oui, je dois filer
-On se prend un déjeuner à midi ? Enfin
pour me racheter de ma mauvaise conduite de toute à l’heure
-Hm !! Okay ça me va, on se voit ici à
l’entrée, j’aimerais en savoir plus sur ce que vous faisiez devant mon portail
ce matin
Je le quittai et m’avançai vers l’entrée de
l’immeuble et c’est là je me rendis compte que je ne connaissais pas son nom
mais quand je me retournai, il n’était plus là. Bien que je fusse en retard et
que j’allais me faire réprimander par mon boss, je ne m’en souciais maintenant
que très peu. Avoir parlé avec ce bel homme avait tout changé dans ma tête,
j’étais tout simplement joyeuse.
Pour la première fois avant de prendre
l’ascenseur je jetai un coup d’œil à la caisse, chose que je n’avais plus faite
depuis je crois les premiers jours où j’ai commencé à travailler à la BOA. En jetant
le coup d’œil je remarquai une demoiselle en pleur, ce que je trouvai bizarre
en de si bon matin. Je ne m’attardai pas sur elle, étant moi-même en retard je
supposai qu’elle avait eu des remontrances pour raison de retard. Les boss ici ça
ne rigolent pas.
Le bel homme m’avait peut être porté chance
parce qu’en montant au 5eme étage je où travaillais,
mon boss n’était pas encore arrivé, ce qui n’était pas de son habitude.
A peine avais-je eu le temps de déposer mon
sac et ma pile de dossier, que ma collègue et meilleure amie, Tina qui était à
l’autre bout de l’étage venue m’harcelé de questions : « qu’est
ce qui t’est arrivé ? Pourquoi tu ne décrochais pas à mes
appels ? ». Par ses questions, je constatai que j’avais laissé mon
portable en charge à la maison.
Du reste je me mis à raconter à Tina tout ce
qui s’était passé et elle comme à son habitude, grande émotive, elle se mit à
verser des larmes.et moi de lui dire
-Tina arrêtes avec ça, tu sais quoi on va déjeuner
ce midi
-Pourquoi ça m’arrive jamais ?
-Tina et Jacob ?
-Jacob, tu sais bien que je l’ai rencontré sur
internet, ce n’est pas pareil
-L’important c’est que vous êtes heureux
ensemble et puis tu te fais trop d’idées
-J’aurais bien voulu que tu m’accompagnes chez
la couturière à la pause
-Je peux annuler si tu veux
-Hm, Karolina, faut pas mentir, toi raté ton déjeuner
d’amour
- N’exagère pas ce n’est qu’un déjeuner de
quoi lui donner la chance de s’excuser pour sa mauvaise conduite
-Voilà le boss qui arrive
- Va on se retrouve à la pause
Boss : Karolina apportez moi un café,
avez-vous déjà préparé les dossiers que je vous ai confiés le vendredi ?
-Bonjour madame, oui tout est prêt
Dans le bureau du boss, j’appris le pourquoi
elle était en retard. Deux agents du bas qu’elle avait envoyé en mission avait péri
dans un accident de voiture dans le courant de la nuit du dimanche.
-Appelle l’avocat pour qu’il puisse régler les
détails avec la CNSS
- Entendu madame et bien désole
Puis je pris congé du boss, c’est à ce moment
que je compris les larmes que versaient la demoiselle à la caisse ce matin. Je
remerciai DIEU sur le coup car si ma matinée avait mal commencé ce n’en était
plus le cas maintenant et je n’avais rien à envier à mon boss et à tout le
personnel du bas qui étaient très attristés.
A l’heure de la pause Tina réglée comme une
horloge me rejoignit
-Karolina, vite descends j’ai hâte de voir ton
bel homme
-Toi vraiment, donnes moi le temps de terminer
ceci
-Allez vite…
-C’est bon, on y va
Dans l’ascenseur
-Karolina, t’as appris la mauvaise
nouvelle ?
- laquelle ?
- des agents du bas en mission sont morts dans
un accident de voiture
-Ah oui, le boss m’en a parlé ce matin, c’est
bien triste
- Les autres et moi, nous descendons nous
recueillir devant leurs photos, viens donc avec nous
- Non je n’ai vraiment pas envie, ma journée a
failli mal commencer, grâce à Dieu j’ai rencontré ce bel homme et je ne veux
pour rien au monde le rater
-Allez, Karolina juste quelques secondes, c’est
après tout des collègues même s’ils étaient en bas et puis qui sait peut être
que ton mystérieux bel homme sera là. Dis, il s’appelle comment ?
-eum, je compte lui demander tout à l’heure.
Arrivée au rez-de-chaussée, Tina comme une entêtée
me tira vers les photos exposées.
Je n’aurais jamais imaginé que ce matin qui
avait commencé d’un air si bizarre mais en même temps rempli d’espoir allait me
surprendre si affreusement. C’est donc avec effroi que je constatai que l’une
des photos exposées était celle de mon bel homme, celui-là même avec qui j’avais
rendez-vous à midi.
A ce
moment je commençai à avoir de la peine à respirer mais j’eu la force d’aller
jusqu’à la sortie de l’immeuble avec espoir de trouver mon bel homme, je
regardai à gauche puis à droite et ne vis personne. Mon dernier espoir venait
de disparaitre. De grosses larmes se mirent à couler le long de mon visage. Qu’étais-je
en train de vivre ?
Avant que je ne m’écroule et perde conscience,
Tina me rejoignit et je pus lui dire ces quelques mots : « Mon bel
homme… il s’appelle Guy »
D’après
Kévin Peter de SOUZA alias brindille « un matin pas comme les
autres »
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