mardi 1 mars 2016

Un matin pas comme les autres



Je m’appelle Karolina et je vais vous raconter une des histoires les plus incroyables que j’ai vécue.
L’histoire commence un matin, plus précisément un lundi matin particulièrement ensoleillé. Il faisait très beau comme d’habitude après une nuit de pluie. Je n’avais rien fait de particulier la veille, j’étais restée à la maison toute seule à classer certains dossiers que j’avais ramenés du boulot. Ce lundi, je ne sais la raison peut-être à cause de la pluie, je ne me suis pas vite réveillée, je n’avais même pas entendu mon réveil sonné. Il sonnait 6h45min quand je me suis levée. Au départ je n’avais pas vu la montre, du coup je tâtonnais un peu à l’image de celle qui avait tout le temps devant elle. Ce n’est que quand je levai la tête vers la montre que j’avais accroché dans ma salle de bain, que j’émis un grand cri tellement fort que ma voisine venu aussitôt frappé à ma porte pour savoir si tout allait bien. Elle trouva bizarre le fait que je n’avais pas jusqu’à cette heure balayer la cour, car j’étais celle qui était de semaine pour balayer, alors en plus de ce cri elle eut toutes les raisons de venir s’enquérir de mes nouvelles. Je m’excusai auprès d’elle en lui expliquant la situation dans laquelle je me trouvais. Elle comprit et se proposa de balayer à ma place et moi de la remercier en lui promettant que je me rattraperais.
J’étais dans une cour commune, comme on en trouve un peu partout au Togo avec la chance qu’on fût que deux à partager la maison, sans compter les deux locataires commerçants qui tenaient les deux boutiques au milieu desquelles était situé le portail principal de la maison. Ma voisine était un peu plus vieille que moi, elle vivait seule tout comme moi. Nous nous entendions plutôt bien même si nos rares conversations s’arrêtaient aux : «  comment ça va ? Bonne journée » il faut dire que c’était la première fois qu’elle et moi échangions d’une telle façon.
Quand ma voisine prit congé de moi, je couru dans la salle de bain. En quinze minutes j’étais déjà un peu prête, vous savez nous les femmes « se préparer c’est une longue histoire ».
Il était 7h20 min quand je sortis dans la cour, je n’avais même pas eu le temps de prendre mon petit déjeuner habituel, mon maquillage il était de travers et là j’ouvre le portail et je me retrouve nez à nez avec un monsieur.
Oh qu’il était bel homme, l’un des plus séduisants que j’avais rencontré jusqu’à maintenant .Il était plutôt bien habillé, ce qui rendait son charme encore plus envoutant. En un instant je me perdis dans les nuages mais je pu me ressaisir très tôt car j’étais en retard. J’eu donc pas le temps de l’admirer, j’émis un désolé vite et bien fait, passai à coté et me dirigeai vers le bord de la voie à la recherche d’un taxi. Ma maison se trouvant sur la grande rue « le boulevard du 13 janvier » les taxis allant au grand marché on en trouvait très vite.
Ainsi en quelques secondes j’étais dans le taxi qui était prêt à partir quand le bel homme que je venais de croiser, rentra dans la voiture en s’asseyant à mes cotes. A son entrée le chauffeur lui dit : « Désolé monsieur, la dame à louer la voiture », le bel homme ne répondit rien, il paraissait pratiquement indifférent par rapport à ce que le chauffeur venait de lui dire, ce qui m’amena à ne plus le voir comme un bel homme mais plutôt comme un homme mystérieux. Le chauffeur énervé par son indifférence s’apprêtait à quitter son volant pour venir le faire sortir, quand moi sentant les ennuis venir pour me faire mettre plus en retard, je dis au chauffeur sans trop penser qu’il était avec moi. A ces mots, le mystérieux homme se tourna vers moi et me gratifia d’un joli sourire, ce qui est fou c’est qu’en l’espace d’une seconde il m’avait fait oublié la matinée chaotique que je vivais. Mais je me repris aussitôt parce que c’était un peu embêtant de monter dans une voiture que j’ai loué et ceci sans rien dire et puis me faire le coup du beau sourire de l’année.
Durant tout le trajet on ne se parla pas, ce qui me mit vraiment mal à l’aise. Je devais descendre à la plage devant l’immeuble de la BOA ou je travaillais. Avant que je ne règle le chauffeur pour descendre de la voiture, le mystérieux homme était déjà dehors. Il m’attendait juste à l’entrée de l’immeuble.
J’avoue je commençais à avoir peur et j’étais sur le point d’alerter les agents de la sécurité qui n’étaient pas loin, quand le mystérieux homme s’approcha de moi et me fit encore le coup du sourire. Cette fois- ci il me désarma complètement, j’ai même failli faire tomber la pile de dossier que j’avais eu de la peine à ranger durant le weekend, et c’est à ce moment que je l’entendis parler pour la première fois :
-Attention, vos dossiers
-Oh ! Merci, cela m’aurait fait encore du travail
-Non, c’est à moi de vous remercier, vous avez payé mon frais de transport
-J’ai été bien obligé, vous travaillez ici ?
-excusez-moi pour mon comportement un peu maladroit, oui je travaille ici et je vous vois très souvent
-Maladroit, c’est peu dire (rire), je ne  vous ai jamais vu moi
-Normal, moi je suis à la caisse, mais aujourd’hui c’est mon jour de congé, je passe juste récupérer un truc chez un collègue
-Désolé, c’est un peu vrai, ce qu’on dit : « Nous qui sommes en haut, nous ignorons un peu ceux qui sont en bas »
-C’est un peu vrai
-Il est 7h40, vous n’êtes pas en retard ?
- Oui, je dois filer
-On se prend un déjeuner à midi ? Enfin pour me racheter de ma mauvaise conduite de toute à l’heure
-Hm !! Okay ça me va, on se voit ici à l’entrée, j’aimerais en savoir plus sur ce que vous faisiez devant mon portail ce matin
Je le quittai et m’avançai vers l’entrée de l’immeuble et c’est là je me rendis compte que je ne connaissais pas son nom mais quand je me retournai, il n’était plus là. Bien que je fusse en retard et que j’allais me faire réprimander par mon boss, je ne m’en souciais maintenant que très peu. Avoir parlé avec ce bel homme avait tout changé dans ma tête, j’étais tout simplement joyeuse.
Pour la première fois avant de prendre l’ascenseur je jetai un coup d’œil à la caisse, chose que je n’avais plus faite depuis je crois les premiers jours où j’ai commencé à travailler à la BOA. En jetant le coup d’œil je remarquai une demoiselle en pleur, ce que je trouvai bizarre en de si bon matin. Je ne m’attardai pas sur elle, étant moi-même en retard je supposai qu’elle avait eu des remontrances pour raison de retard. Les boss ici ça ne rigolent pas.
Le bel homme m’avait peut être porté chance parce qu’en montant au 5eme étage  je où travaillais, mon boss n’était pas encore arrivé, ce qui n’était pas de son habitude.
A peine avais-je eu le temps de déposer mon sac et ma pile de dossier, que ma collègue et meilleure amie, Tina qui était à l’autre bout de l’étage venue m’harcelé de questions : « qu’est ce qui t’est arrivé ? Pourquoi tu ne décrochais pas à mes appels ? ». Par ses questions, je constatai que j’avais laissé mon portable en charge à la maison.
Du reste je me mis à raconter à Tina tout ce qui s’était passé et elle comme à son habitude, grande émotive, elle se mit à verser des larmes.et moi de lui dire
-Tina arrêtes avec ça, tu sais quoi on va déjeuner ce midi
-Pourquoi ça m’arrive jamais ?
-Tina et Jacob ?
-Jacob, tu sais bien que je l’ai rencontré sur internet, ce n’est pas pareil
-L’important c’est que vous êtes heureux ensemble et puis tu te fais trop d’idées
-J’aurais bien voulu que tu m’accompagnes chez la couturière à la pause
-Je peux annuler si tu veux
-Hm, Karolina, faut pas mentir, toi raté ton déjeuner d’amour
- N’exagère pas ce n’est qu’un déjeuner de quoi lui donner la chance de s’excuser pour sa mauvaise conduite
-Voilà le boss qui arrive
- Va on se retrouve à la pause
Boss : Karolina apportez moi un café, avez-vous déjà préparé les dossiers que je vous ai confiés le vendredi ?
-Bonjour madame, oui tout est prêt
Dans le bureau du boss, j’appris le pourquoi elle était en retard. Deux agents du bas qu’elle avait envoyé en mission avait péri dans un accident de voiture dans le courant de la nuit du dimanche.
-Appelle l’avocat pour qu’il puisse régler les détails avec la CNSS
- Entendu madame et bien désole
Puis je pris congé du boss, c’est à ce moment que je compris les larmes que versaient la demoiselle à la caisse ce matin. Je remerciai DIEU sur le coup car si ma matinée avait mal commencé ce n’en était plus le cas maintenant et je n’avais rien à envier à mon boss et à tout le personnel du bas qui étaient très attristés.

A l’heure de la pause Tina réglée comme une horloge me rejoignit
-Karolina, vite descends j’ai hâte de voir ton bel homme
-Toi vraiment, donnes moi le temps de terminer ceci
-Allez vite…
-C’est bon, on y va
Dans l’ascenseur
-Karolina, t’as appris la mauvaise nouvelle ?
- laquelle ?
- des agents du bas en mission sont morts dans un accident de voiture
-Ah oui, le boss m’en a parlé ce matin, c’est bien triste
- Les autres et moi, nous descendons nous recueillir devant leurs photos, viens donc avec nous
- Non je n’ai vraiment pas envie, ma journée a failli mal commencer, grâce à Dieu j’ai rencontré ce bel homme et je ne veux pour rien au monde le rater
-Allez, Karolina juste quelques secondes, c’est après tout des collègues même s’ils étaient en bas et puis qui sait peut être que ton mystérieux bel homme sera là. Dis, il s’appelle comment ?
-eum, je compte lui demander tout à l’heure.
Arrivée au rez-de-chaussée, Tina comme une entêtée me tira vers les photos exposées.
Je n’aurais jamais imaginé que ce matin qui avait commencé d’un air si bizarre mais en même temps rempli d’espoir allait me surprendre si affreusement. C’est donc avec effroi que je constatai que l’une des photos exposées était celle de mon bel homme, celui-là même avec qui j’avais rendez-vous à midi.
 A ce moment je commençai à avoir de la peine à respirer mais j’eu la force d’aller jusqu’à la sortie de l’immeuble avec espoir de trouver mon bel homme, je regardai à gauche puis à droite et ne vis personne. Mon dernier espoir venait de disparaitre. De grosses larmes se mirent à couler le long de mon visage. Qu’étais-je en train de vivre ?
Avant que je ne m’écroule et perde conscience, Tina me rejoignit et je pus lui dire ces quelques mots : «  Mon bel homme… il s’appelle Guy »
                                     D’après Kévin Peter de SOUZA alias brindille « un matin pas comme les autres »





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